Pas de bol pour Red Bull

Victime d’erreurs et de malchance au cours du week-end du GP de Chine, l’écurie Red Bull a dû se contenter de la quatrième place de Vettel à Shanghai tandis que Webber a été contraint à l’abandon. L’équipe autrichienne reste en tête des championnats pilotes et constructeurs, mais avec une marge très réduite sur la concurrence.

Après son doublé en Malaisie, l’équipe Red Bull était attendue au tournant en Chine. Non pas à cause de ses performances qui avaient donné lieu à un score parfait, mais en raison du duel interne entre ses deux pilotes. Mais contrairement àSepang, Vettel et Webber n’ont jamais été en mesure de viser la victoire àShanghai. Le triple champion du monde allemand a échoué au pied du podium duGrand Prix de Chine ce dimanche alors que son coéquipier australien a abandonné dès le 15e tour à cause de la perte de sa roue à l’arrière droit. C’est la première fois de la saison que l’écurie autrichienne n’est pas représentée sur le podium.

Mark Webber était reparti de Sepang très remonté contre son coéquipier et son employeur. L’Australien s’estimait lésé d’avoir subi une attaque de Vettel à dix tours du but alors qu’il était passé en mode d’économie à la demande de son équipe pour assurer sa victoire et le doublé. S’il aspirait à prendre sa revanche à Shanghai, il n’en a jamais eu la moindre occasion. Au milieu de la Q2, le vétéran du plateau était contraint d’abandonner sa Red Bull en bord de piste à la suite d’une panne sèche lui donnant le 14e temps des qualifications. Le deuxième coup de massue intervenait le samedi soir quand il était rétrogradé en 22e position sur la grille après une pénalité pour absence du litre de carburant réglementaire dans l’estomac de sa RB9.

Du coup, Red Bull décide de le faire partir des stands avec une monoplace réglée pour la course. L’année dernière à Abu Dhabi, une stratégie identique avait permis à Vettel de se hisser sur la troisième marche du podium. Dès la fin du premier tour ce dimanche à Shanghai, Webber plonge dans la voie des stands pour se "débarrasser" des pneus tendres à l’usure précoce. Mais lors de sa remontée dans le peloton, il se heurte à la Toro Rosso de Vergne et endommage son aileron avant (il sera pénalisé de trois places sur la grille de Bahreïn pour ce contact). Contraint de passer par les stands, l’Australien en ressort au ralenti par la faute d’un écrou de roue mal serré à l’arrière droit. A la fin du 15e tour, la roue en question se détache, traverse la piste et manque de percuter Vettel !

Vettel manque le podium d’un rien

Après avoir désobéi à Red Bull en Malaisie pour ravir la victoire à Webber, le triple champion du monde en titre passe près d’être éliminé par la roue baladeuse de son rival de coéquipier ! Ce clin d’œil du destin ne l’empêche pas de poursuivre son chemin avec le podium en ligne de mire. Neuvième sur la grille après une tentative de tour lancé ratée en Q3, Vettel capitalise sur un début de course en pneus médiums pour se porter aux avant-postes. Ce n’est qu’à la fin du 51e des 56 tours qu’il décide de chausser les gommes tendres, passant de la deuxième à la quatrième position. Il enchaîne alors les meilleurs tours en course, mais échoue à seulement deux dixièmes de seconde de la Mercedes de Hamilton sous le drapeau à damier.

"Après le dernier arrêt, l’équipe m’a dit que l’écart avec les voitures situées devant et derrière moi était assez important donc nous avons tout donné, a confiéSebastian Vettel à l’arrivée du GP de Chine. Quand j’ai abordé la longue ligne droite et que j’ai vu Lewis au bout de celle-ci, j’ai pensé qu’il était trop loin, mais j’avais évidemment un meilleur rythme grâce à mes pneus frais. C’est un peu décevant de manquer le podium pour si peu, un ou deux virages de plus et j’aurais pu tenter une attaque. Malgré tout, notre stratégie a semblé fonctionner en course même si nous aurions voulu avoir une piste dégagée dans le premier relais. J’étais plus rapide que Nico (Hülkenberg), mais le fait de suivre une voiture accélère l’usure des pneus à l’avant. Il est difficile de trouver le bon compromis, mais je pense que nous pouvons être globalement satisfaits."

Après des qualifications ratées, Red Bull n’a pas fait beaucoup mieux en course à Shanghai malgré la fin d’épreuve pleine d’attaque de son triple champion du monde. Les douze points engrangés par Vettel permettent à l’équipe autrichienne de sauver de justesse son statut de leader des deux championnats. A l’issue du GP de Chine, l’Allemand ne compte plus que trois points d’avance sur son dauphin Räikkönen tandis que son écurie ne dispose que d’une marge de cinq unités surFerrari. L’armada Red Bull va devoir se reprendre dans tout juste une semaine à Bahreïn pour ne pas subir la révolte naissante de ses concurrents qui aspirent à lui barrer la route menant aux titres mondiaux.