Grosjean: "On patine dans la semoule !"

Retrouvez les principales déclarations des pilotes, à l'issue du Grand Prix de Chine, troisième manche du championnat du monde de Formule 1.

Fernando ALONSO (Ferrari): Vainqueur
Ça a été une semaine incroyable, et c’est toujours un plaisir de rouler ici. Nous n’avons pas connu de réels problèmes sur la voiture. La dégradation des pneus a été plus ou moins bonne, ce qui nous a permis de bien gérer. Après l’abandon duGrand Prix de Malaisie, il fallait repartir dans le bon sens, et c’est ce qu’on a su faire ce dimanche et depuis le début de la saison d’ailleurs, avec une deuxième place en Australie et un succès ici-même. Quand l’équipe m’a demandé de ne pas attaquer, j’ai dit que je n’attaquais pas même si on reste plus ou moins obligé de le faire constamment dans une monoplace. Je pense tout de même que le rythme aurait pu être plus soutenu de ma part, d’autant que les pneus ont montré de bonnes choses, ce qui nous donne pas mal d’espoir en vue de la prochaine épreuve de Bahreïn.

Kimi RÄIKKÖNEN (Lotus-Renault): Deuxième
L’équilibre de la voiture était correct, malgré l’accrochage survenu en cours de Grand Prix avec Sergio Perez. Etant plus rapide, j’ai tenté de le dépasser mais il m'a poussé sur le vibreur extérieur, et je l’ai touché, abimant l’avant de la monoplace et compliquant quelque peu la suite de la course. Fort heureusement, dans l’ensemble, cela ne nous a pas trop affecté. J’avais un petit peu trop de sous-virage. Au bout du compte, on obtient tout de même cette deuxième place, donc ce sont de précieux points pris. J’essaierai de faire encore mieux la prochaine fois.

Lewis HAMILTON (Mercedes): Troisième
Aujourd’hui, je pense que nous avons manqué de rythme dans l’ensemble, et qu’il existe un certain nombre de paramètres que nous devrons observer sur la voiture. Nous avons déjà procédé à quelques modifications mais nous avons encore besoin d’améliorer le rendement de la monoplace. Je reste satisfait de cette troisième place, même si une victoire ici aurait été belle, en partant en pole position. Les premiers étaient cependant plus rapides que nous. J’ai donc tenté de mettre la pression sur Kimi Räikkönen en fin d’épreuve, mais sans être capable de le dépasser. J’ignore toutefois où nous avons perdu les deux secondes d’écart de l’arrivée …

Sebastian VETTEL (Red Bull-Renault): Quatrième
Notre stratégie sur les pneus semble avoir fonctionné ce dimanche. Mais nous savions qu’il était crucial de faire un premier relais solide pour espérer mieux, ce que nous n’avons pas fait. Le fait d’être resté derrière Nico Hulkenberg trop longtemps n’a pas été une bonne chose pour les pneumatiques. Mais il était difficile de trouver le bon compromis. Je ne pense pas que la victoire était envisageable aujourd’hui, Alonso ayant été beaucoup trop rapide. En revanche, je pense que les autres ont bénéficié d’une piste un peu plus dégagé en début et en fin de Grand Prix. Mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, en étant parti aussi loin sur la grille de départ. Dans les derniers tours, quand j’ai aperçu Lewis Hamilton au bout de la ligne droite, je pensais être trop loin, mais les pneus ont bien tenu pour nous permettre d’être très rapides. C’est un peu décevant de finir si proche du podium. Qui sait ? Avec quelques virages en plus, nous aurions pu tenter quelque chose …

Romain GROSJEAN (Lotus-Renault): Neuvième (sur Canal Plus)
J’ai fait mon maximum dans la voiture. Maintenant, c’est loin d’être satisfaisant. Je n’arrive même pas à suivre la Toro Rosso de Ricciardo. Donc il faut qu’on comprenne les raisons d'une telle inconstance. On n'arrive toujours pas à régler ces problèmes de train avant. On peut continuer de faire des changements au cours des prochains jours, mais ça ne servira pas à grand-chose, tant que l’on aura pas exactement ciblé l’origine du problème. Est-ce que ça a un rapport avec mon style de pilotage ? Les pressions de pneus ? Le châssis ? Les réglages ? Honnêtement, on patine dans la semoule ! C’est très compliqué. On me demande de faire mon maximum en course, maintenant on ne peut pas se permettre de se faire doubler par tout le monde non plus. Ces trois courses ont été globalement assez frustrantes, d’autant que deux d’entre elles ont montré qu’une voiture fonctionnait correctement, mais pas l’autre. Donc à nous d’analyser, comparer, mais il est clair que j’espérais une meilleure prestation ce dimanche, vu ce que nous avions réalisé lors des qualifications.

Mark WEBBER (Red Bull-Renault): Abandon au 18e tour
Concernant mon accrochage avec Vergne, j’ai commencé à me rabattre à l’intérieur pour une manœuvre de dépassement, et je pense que, même en arrivant relativement de loin, il savait que j’étais là. Il était, lui, complétement à l’extérieur et semblait ouvrir la porte, mais au moment où nous sommes arrivés au point de corde, il a décidé de virer le premier. C’est assez décevant, car je pense qu’il n’avait pas à effectuer une telle manœuvre, d’autant que si il était au moins resté sur l’extérieur de la piste, nous aurions pu en sortir indemnes tous les deux. De toute façon, cette collision n’a pas condamné grand-chose, d’un point de vue stratégie, car nous devions nous arrêter à un ou deux tours près. Mon abandon intervient d’ailleurs dès la sortie des stands, avec une roue qui semblait bien fixée et qui s’est pourtant déliée de la monoplace.

Eric BOULLIER, directeur du Team Lotus F1 (sur Canal Plus)
Belle course de Kimi, même si Alonso était trop fort aujourd’hui. En plus, nous avons payé un mauvais départ, puis cet accrochage avec Perez nous a poussé à faire un petit plus attention. Le bilan reste globalement satisfaisant sur les trois premières courses de la saison. Concernant la performance de Romain, il n’est pas toujours facile de faire les réglages, et de gérer la dégradation de pneus. On a encore un peu de mal à mettre tout ça en place mais je suis persuadé que ça va venir …