Du tout cuit pour Loeb ?

Au matin du premier départ de la saison WRC 2012, rien ne laisse penser que Sébastien Loeb puisse abandonner son titre mondial en cours de route. Si Mikko Hirvonen remplace Sébastien Ogier dans le rôle de la doublure aux allures de n°1, l'Alsacien peut compter sur le soutien indéfectible du team Citroën pour envisager sereinement la cohabitation. Quant à la concurrence extérieure, elle semble réduite à peau de chagrin.

C'est comme s'ils s'étaient entendus avant l'heure... A l'annonce de son engagement en faveur de Citroën, Mikko Hirvonen prenait déjà soin de ne pas faire ombrage à Sébastien Loeb, son rival de toujours, l'homme qui ne fit de lui qu'un dauphin en 2008, 2009 et 2011. "Je prends cette opportunité de travailler avec Sébastien comme une grande chance pour ma carrière. Mon objectif est de participer à la conquête du titre des constructeurs." Même discours un brin réducteur dans la bouche de l'Alsacien, lequel se contentait alors d'un commentaire laconique: "C'est bien pour le championnat des constructeurs..."

Aux yeux de l'octuple champion du monde, ça ne fait aucun doute, Mikko Hirvonen est tout bonnement son nouveau lieutenant. Ce même si l'expérience de la saison passée le contraint à la prudence: "Etre le grand favori ne change rien. Ce n'est pas le statut de favori, ou le nombre de titres ou de victoires qui conduit la voiture, c'est moi, explique-t-il dans un communiqué du double chevron. Le numéro 1, ce sera celui qui va le plus vite. On a la même voiture, la même équipe, il va falloir se battre pour être devant l'autre, pour qu'à un moment l'un des deux puisse bénéficier du statut de numéro 1. Il peut se passer plein de choses. Ça va être la bagarre."

L'ancien leader du team Ford ne dit pas autre chose, mais n'est pas dupe pour autant: "Ce n'est pas la question de numéro un ou deux. Chacun débute la saison avec 0 point au compteur et la réglementation 2012 rendra la bagarre plus saine, y compris entre équipiers. Quelque part, c'est un peu normal que l'équipe attende plus de Sébastien, qui est là depuis dix ans et qui a décroché les huit derniers titres de champion du monde ! Cela me retire un peu de pression..." Le Finlandais le sait, ce n'est certainement pas en terrain conquis qu'il débarque. Surtout pas depuis qu'Yves Matton a remplacé Olivier Quesnel à la tête de l'équipe. Lui l'ancien responsable logistique puis team manager des rouges à l'époque où Guy Fréquelin, le père spirituel de Sébastien Loeb, régnait en maître sur Citroën Sport.

Wilson, Latvala et la méthode Coué

La hiérarchie ainsi probablement définie en interne, Sébastien Ogier devenu provisoirement inoffensif et Dani Sordo certainement trop limité dans ses moyens techniques pour rivaliser au volant de sa Mini, la seule alternative crédible à un neuvième sacre de l'enfant d'Haguenau sera une fois encore incarnée par le fer de lance de l'ovale bleu. Malgré un budget moindre et le soutien de plus en plus lointain de la maison mère, Malcolm Wilson, le patron des teams Ford, veut croire en ses chances. "Avec la voiture et le duo de pilotes que nous avons, notre expérience et notre expertise, je suis convaincu que nous pourrons nous battre pour les deux titres !"

Afin de se donner les moyens de ses ambitions, l'ovale bleu a très vite tranché, misant sur Jari-Matti Latvala au détriment d'un Petter Solberg fraîchement recruté pour pallier le départ de Mikko Hirvonen. "Nous avons tout de suite clarifié la situation: Jari-Matti est le n°1 et Petter juste derrière, confie Malcolm Wilson. Jari-Matti est arrivé à un tel niveau qu'on le sait capable de prétendre à la victoire sur chaque rallye, y compris sur asphalte." L'intéressé lui-même se veut confiant comme jamais. "Je pilote pour Ford depuis quelques saisons maintenant mais j'ai la conviction que cette année, j'ai de vraies chances de m'imposer." Le Monte-Carlo arrive à point nommé !