Lotus, tout en contraste

Troisième du Grand Prix d’Allemagne derrière Kimi Räikkönen et un Sebastian Vettel enfin consacré à domicile, Romain Grosjean ne boudait pas son plaisir, dimanche, dans les coulisses du Nürburgring. Ce n’était pas le cas de son coéquipier finlandais, glacial à l’arrivée.

Soulagé. Malheureux depuis le début de la saison européenne, le compteur bloqué depuis sa troisième place à Bahreïn, Romain Grosjean a pu renouer avec le podium ce week-end en Allemagne, profitant d’une E21 parfaitement mise au point pour refaire le plein de confiance. "Je suis très heureux d’être remonté sur le podium. Je pense que nous le méritions depuis un petit moment, mais maintenant c’est fait", soufflait-il dimanche peu après la course, relayé par son propre team. Et d’ajouter en aparté: "Enfin une course où tout se passe bien… Ça fait du bien. J’en avais besoin !"

Une satisfaction tranchant singulièrement avec la désinvolture affichée dans le même temps par son coéquipier Kimi Räikkönen, deuxième au Nürburgring dans le sillage de la Red Bull de Sebastian Vettel. Lui ne retenait que le temps perdu derrière les Mercedes après son premier relais, et la seconde qui le séparera finalement de la gagne sous le drapeau à damiers. "Notre résultat final est bon même si j’aurais préféré gagner", bredouillait-il dimanche soir sans un sourire. A mi-championnat pourtant, le Finlandais demeure dans le bon wagon, à sept longueurs seulement de Fernando Alonso et 41 du triple champion du monde suscité.

Boullier: "Romain a été parfait"

S’il n’était pas de bonne composition, Romain Grosjean lui-même aurait pu se fermer à l’issue de ce Grand Prix d’Allemagne mouvementé, le Franco-Suisse ayant dû s’incliner devant Iceman au nom de l’intérêt collectif, à cinq tours de l’arrivée. "C’est un grand résultat pour l’équipe, se félicitait cependant l’intéressé après coup, et je pense que nous avons adopté la bonne stratégie. Les pneus tendres de Kimi étaient plus rapides que mes médiums en fin de course et moi je n’étais plus en mesure d’attaquer. Ce n’est jamais très facile de se laisser doubler mais nous n’avions pas mis nos œufs dans le même panier stratégiquement parlant."

Diplomate, Romain Grosjean se contente allègrement de ce podium allemand – le cinquième de sa carrière en F1 – tablant sur de meilleurs lendemains alors que se profile désormais un Grand Prix de Hongrie dont il prit la troisième place l’an dernier. "La voiture marchait à merveille et se voir en P1 sur le tableau est toujours un plaisir fantastique. C’est assurément de bon augure", dixit le protégé d’Eric Boullier, lequel ne tarissait pas d’éloges envers son pilote dimanche soir. "Ce qu’il a réalisé tout au long du week-end est exceptionnel. Il a été parfait. Et je pense qu’il sera encore meilleur dans trois semaines."

Qu’en sera-t-il alors de Kimi Räikkönen ? Le manager de Lotus espère "avancer positivement" avec le Finlandais dans les jours qui viennent. Non pas au regard de ses performances mais de son avenir. Pressenti pour remplacer Mark Webber dès la saison prochaine chez Red Bull, le champion du monde 2007 pourrait rapidement annoncer son envol. Peut-être au profit de Nico Hülkenberg ou Paul Di Resta, deux pilotes cités par Eric Boullier en personne ce week-end.