Bianchi, le quatrième mousquetaire

Jules Bianchi a été officialisé ce vendredi en tant que pilote de l'écurie Marussia. 48 heures après avoir été recalé par Force India, l'équipe dont il était le pilote d'essais l'an passé, le Français hérite donc du dernier baquet disponible suite à l'éviction du Brésilien Luiz Razia. Il rejoint Romain Grosjean, Charles Pic et Jean-Éric Vergne pour devenir le 4e Français titulaire cette saison.

Cette fois, il le tient son volant ! En 48 heures, Jules Bianchi sera passé par tous les états. Mercredi, l’écurie Force India lui a préféré Adrian Sutil au terme d’un feuilleton qui a fait plus que friser le ridicule. Une annonce catastrophique pour lui puisqu’il se retrouvait à pied à moins d’un mois du début de la saison et sans aucune option claire devant lui. Certes, l’écurie indienne avait annoncé dans un communiqué vouloir continuer à travailler avec lui mais rien n’était certain. Et le petit fils de Mauro Bianchi se voyait privé de baquet après une dernière saison passée entre Formula Renault 3.5 et séance d’essais avec Force India.

Ce vendredi, il a finalement été titularisé pour l’ensemble de la saison au sein de l’écurie Marussia. Alors que la grille de départ semblait complète, l’équipe russe a en effet choisi d’écarter Luiz Razia en raison de différents financiers. Le Brésilien, retenu en partie en raison de ses importants sponsors, a en effet vu un de ses partenaires se défiler et n’a pu honorer le deuxième versement prévu. Marussia, qui s'était déjà séparé de Timo Glock, pour économiser l'imposant salaire de l'Allemand, n'a pas fait de sentiments, contraint d'éjecter Razia "pour assurer son avenir à long terme."

L’entourage de Jules Bianchi, dont son manager Nicolas Todt, a sauté sur l’occasion. Soutenu par Ferrari depuis trois ans, le champion de F3 Euroseries en 2009 a pu profiter de cet appui. Les échanges entre les deux parties se sont multipliés à Barcelone où se déroule depuis jeudi une nouvelle session de séance d’essais hivernaux. L’annonce est finalement tombée en début de soirée. Bianchi rejoint le Britannique Max Chilton au sein de l’écurie russe qui avait accueilli l’an passé les débuts de Charles Pic, parti depuis chez Caterham.

"Très heureux d’avoir l’occasion de montrer que je suis prêt"

Un Français suit un autre donc au sein de l’équipe managée par le Britannique John Booth qui se réjouit de ce renfort. "Jules est un talent éprouvé qui est hautement considéré dans le paddock, a expliqué le patron de l'ancienne équipe Virgin. Il a été mis sur une trajectoire claire vers la Formule 1 et a réalisé des performances impressionnantes grâce à des formules diverses de promotion, notamment lors de sa saison 2012 en Formule Renault 3.5, où il fut aussi pilote de réserve de Force India."

Difficile de savoir ce qui a résulté des négociations entre Ferrari et Marussia. L’équipe russe, actuellement équipée par Cosworth, est à la recherche d’un nouveau moteur pour la saison 2014 en raison du changement de règlement. Ferrari aurait-il mis son nouveau bloc dans la balance ? Possible. Toujours est–il que la France comptera quatre pilotes sur la grille de départ le 17 mars à Melbourne, un contingent semblable à celui du Royaume Uni ou de l’Allemagne. Soit un scénario qu’elle n’a plus connu depuis 1995. "Cela a été mon objectif pendant l'hiver et après avoir évalué un certain nombre d'options, je suis très heureux d'avoir cette occasion de montrer que je suis prêt pour cette nouvelle étape dans ma carrière de pilote, reconnaît Bianchi. Si la MR 02 qu’il découvrira dès samedi à Barcelone n’a pas le potentiel de la Force India qu’il aurait pu piloter, le petit fils de Mauro Bianchi rejoint en effet Romain Grosjean, Charles Pic et Jean Eric Vergne sur la grille de départ. Cocorico !