Räikkönen leur vole la vedette

Quatrième sur la grille de départ, Kimi Räikkönen a remporté dimanche un Grand Prix d’Abu Dhabi aux multiples rebondissements. De l’abandon de Lewis Hamilton au nouvel accrochage entre Romain Grosjean et Mark Webber en passant par la sortie de piste spectaculaire de Nico Rosberg, le tracé de Yas Marina aura été le théâtre d’une folle soirée. A moindre frais pour Sebastian Vettel, troisième derrière Fernando Alonso et toujours leader du championnat.

Kimi Räikkönen sur la plus haute marche d’un podium, inédite en WRC, cette image n’avait plus fait le tour de la planète depuis le Grand Prix de Belgique 2009. Le Finlandais s’est adjugé ce dimanche à Abu Dhabi la 19e victoire de sa carrière en F1, tirant profit d’un départ impeccable qui l’a vu bondir de la quatrième à la deuxième place avant la première courbe, et bénéficiant des malheurs de Lewis Hamilton, leader solitaire au 20e tour quand sa McLaren, en perte totale de puissance, l’a abandonné sur le bas-côté…

Un triomphe à savourer plutôt deux fois qu’une pour Iceman, qui offre ainsi au teamLotus de l’ère Boullier sa toute première victoire en championnat du monde, et profite de ses 25 points du jour pour conforter sans doute définitivement sa troisième position au classement général, aux dépens notamment d’un Mark Webber victime d’un nouvel accrochage avec Romain Grosjean - sans toutefois que la responsabilité du Franco-Suisse ne soit engagée. Dans la 39e boucle, le second pilote Lotus a en effet lui-même subi la manœuvre cavalière de Sergio Perez, tassé en plein virage et ainsi poussé vers la RB8 de l’Australien. Un incident synonyme de longue parenthèse sous "safety car", la deuxième du Grand Prix après le spectaculaire accident entre la Mercedes de Nico Rosberg et la HRTde Narain Karthikeyan au 9e tour.        

Toujours 10 points d’écart

Dans les deux cas, cette entrée en scène de la voiture de sécurité induisant un resserrement des positions a joué en faveur des deux premiers acteurs du championnat. Quoique Sebastian Vettel aurait pu perdre gros sur le premier rassemblement, surpris par la décélération subite de la Toro Rosso de Daniel Ricciardo et contraint d’en passer par les stands pour changer un aileron avant essuyé sur un panneau DRS (13e tour). Parti des stands en raison d’un déficit d’essence la veille au terme des qualifications, l’Allemand, revenu au 12e rang et alors repoussé en 21e position, a dû s’employer une seconde fois à grappiller une à une les places d’honneur. Avec à l’arrivée le meilleur résultat qu’il pouvait espérer.

Plus fort encore qu’un Lewis Hamilton qui en Espagne avait connu la même mésaventure, privé de sa pole, relégué en queue de peloton et finalement huitième en course, Sebastian Vettel a su hisser sa monoplace jusqu’au podium, prenant le meilleur dans les dernières boucles sur la MP4-27 de Jenson Button et n’échouant finalement qu’à trois secondes de son rival Fernando Alonso, avec le meilleur tour en poche. Sixième sur la grille et deuxième sous le drapeau à damiers, le "Taureau des Asturies" reprend tout de même trois unités au double champion du monde. Si bien qu’à deux Grands Prix de la fin de la saison, seuls dix points séparent les deux hommes. Mais le leader de la Scuderia Ferrari, s’il n’a rien à se reprocher ce dimanche, a peut-être vu passer sa meilleure opportunité à Abu Dhabi.