Attention, rallye dangereux !

Le rallye de l'Acropole, qui a débuté jeudi, offre comme tous les ans ses caractéristiques particulièrement éprouvantes. Pour les pilotes comme pour les mécaniques, avec des pierres de plus en plus omniprésentes. Comme Sébastien Loeb a eu la bonne idée de prendre quelques aises en tête du championnat des pilotes, l'octuple champion du monde peut se permettre de prendre ses précautions.

Ça passe ou ça casse. La populaire expression ne devrait pas s'appliquer au rallye de Sébastien Loeb, qui peut se contenter de gérer son passage en Grèce du haut de ses 18 points d'avance au général sur Petter Solberg. En revanche, pour les autres, à commencer justement par le cadet des Solberg, l'Acropole est une étape primordiale sur la route de l'espoir d'un titre mondial. Avant les épreuves d'asphalte où l'Alsacien sera favori, le Norvégien serait bien inspiré de s'imposer sur terre. Le problème, c'est que la région de Loutraki ne fait pas de cadeau. Mais alors, vraiment pas.

"C'est le rallye le plus cassant de la saison, confirme ainsi Loeb. Cette année, c'est vrai qu'il y a des spéciales où des pierres ressortent. D'année en année, elles ont été détruites par le passage des WRC et n'ont jamais été refaites. Il y a des endroits où ça devient bien méchant pour les pneus, pour les amortisseurs, pour les jantes." Si la stratégie ne devrait pas non plus être à l'attentisme du côté de chez Citroën, il faudra bien évidemment ménager ses montures. Dans l'optique du championnat des constructeurs, même Mikko Hirvonen ne devrait pas faire de folies, sagement blotti à 21 points de son leader.

Loeb: "Ça risque de crever à tous les virages"

"Sur les endroits les plus défoncés, comme la 11e spéciale, je ne me réjouirai pas au départ, insiste Loeb, extrêmement prudent par avance. On a vraiment deux rails et les pierres qui dépassent. Ça risque de crever à tous les virages, donc ce n'est pas amusant. Mais c'est un rallye qu'il faut gérer différemment, ça a un côté sympa aussi." Ce qui pourrait devenir sympa, c'est si les adversaires tombent dans le panneau. Ou se ramassent contre les rochers, c'est selon. Telle est la dure loi de la compétition, et Loeb a fait le nécessaire pour se permettre de se faire moins peur que le reste de la meute.

S'il y en a quand même un qui ne devra quand même pas se montrer trop chien fou, c'est bien Jari-Matti Latvala. De retour après s'être cassé la clavicule en faisant du ski de fond, le Finlandais ne devra pas attaquer trop fort même s'il se sent bien, comme il l'a indiqué sur le site du WRC: "Vraiment, j'étais surpris d'avoir de si bonnes sensations. J'ai roulé une journée sur une route plutôt cassante, et je n'ai pas eu mal du tout. Ce rallye sera difficile pour les pneus, avec cette chaleur. On a aussi travaillé sur les suspensions, ça va mieux pour nous sur ce genre de routes remplies de cailloux." Cailloux et suspensions, tel sera le refrain du week-end en Grèce. Ceux qui sauront l'éviter devraient échapper à la crise.