Les ambitions de Renault

Une R30 bien née, un Kubica déjà adopté, un Petrov qui ne demande qu'à scorer et un développement agressif pour grimper dans la hiérarchie ! L'avenir de Renault semble tout tracé après un début de saison bien meilleur qu'escompté. Un podium et une 4e place pour Kubica et c'est toute l'écurie tricolore qui se retrouve propulsée dans le bon wagon. Et ce n'est qu'un début car l'équipe entend capitaliser sur ces résultats.

Un début de saison idéal. Robert Kubica qui ne calcule rien et qui brille de mille feux avec une deuxième place en Australie suivie d'une belle 4e place en Malaisie et voilà tout Renault qui se prend de nouveau à rêver. Les chiffres parlent d'eux-mêmes avec Kubica 7e avec 30 points chez les pilotes et Renault 5e avec... 30 points au compteur et seulement 14 longueurs de retard sur Mercedes. Après trois courses, ce n'est pas seulement beau, c'est tout simplement inespéré. "Nos résultats sont au-dessus de la compétitivité de la monoplace", glisse d'ailleurs James Allison, le directeur technique dans les colonnes d'Autosport.

Et voilà comment d'une interrogation totale après une saison décevante et une intersaison agitée, Renault se retrouve à jouer dans la cour des grands. L'appétit venant en mangeant, l'équipe française a désormais un but affiché: doubler Mercedes. "Je pense que nous pouvons le faire, ils sont devant en qualifications mais nous avions l'avantage du rythme en course en Malaisie. Nous aurons des améliorations en Chine avec un nouveau fond plat et un aileron avant. Même si ce ne sera peut-être pas suffisant pour devancer Mercedes en qualif, cela va nous permettre de nous rapprocher. Et si nous pouvons leur passer devant au départ, je suis confiant sur le fait que nous restions devant", avance un Allison aux dents longues. 

Être plus malin que les autres

De fait, malgré le départ de Fernando Alonso chez Ferrari, l'écurie a trouvé chez son grand ami Robert Kubica une relève à la hauteur. "C'est simple : il n'a pas commis une seule erreur. Malheureusement, il s'est fait percuter au départ de Bahreïn dès le premier tour, mais il s'est ensuite battu jusqu'à la 11e place. A Melbourne, il a disputé une course parfaite malgré énormément de pression, tout comme en Malaisie. Robert est très régulier, très rapide et il travaille extrêmement dur. Nous avons été impressionnés par le temps qu'il passe avec ses ingénieurs. C'est, en fait, un pilote complet", plaide Alan Permane, le chef ingénieur de Renault. 

Et puis, son jeune coéquipier Vitaly Petrov n'est pas en reste malgré un compteur toujours bloqué à zéro. Le pilote russe est bien plus efficace qu'escompté et paraît prometteur. Une suspension cassée en passant sur un vibreur à Bahreïn, huit places gagnées au départ en Australie avant un abandon et une jolie passe d'armes en Malaise avec Hamilton qu'il a doublé avant que l'Anglais ne louvoie dans la ligne droite pour l'empêcher de le passer de nouveau (Hamilton écopera d'un avertissement), il ne manque plus que les points.

Les ingénieurs vont tout faire pour aider leurs pilotes en multipliant les développements sur une R30 qui a rompu avec ses devancières grâce notamment à un bon équilibre général et donc à une très bonne utilisation des pneumatiques. "Nous ne cachons pas notre volonté d'être agressif dans le développement de la voiture. Cela implique d'avoir des idées et de les apporter en piste le plus rapidement possible", ajoute James Allison à Autosport. Les vieilles recettes ont déjà fait leurs preuves. Et pour exister, Renault aura besoin d'être plus malin que les autres.