Et revoilà Button !
Le champion du monde sortant s'est rappelé à ses meilleurs souvenirs, dimanche, en remportant au volant de sa McLaren le Grand Prix d'Australie devant la Renault de Robert Kubica et la Ferrari de Felipe Massa. Pas toujours heureux ce week-end, Fernando Alonso et Lewis Hamilton s'en sortent avec de belles 4e et 6e places. Comme à Bahreïn, Sebastian Vettel a été trahi par sa Red Bull alors qu'il menait la danse.
Tradition oblige, il n'a pas fallu attendre en effet la première boucle pour assister à une redistribution de la donne établie à l'issue des qualifications. Tel un beau diable, Felipe Massa jaillissait de sa cinquième position sur la grille pour prendre en chasse le poleman Sebastian Vettel, au nez et à la barbe du coéquipier de ce dernier, Mark Webber. Derrière, Fernando Alonso et Jenson Button, respectivement troisième et quatrième au départ, entraient en contact, ce qui déstabilisait la Ferrari qui, partie en tête-à-queue, n'épargnait pas l'aileron avant de la Mercedes de Michael Schumacher. Une pièce que perdait peu après le Japonais Kamui Kobayashi, entraînant dans sa chute les malheureux Nico Hulkenberg et Sébastien Buemi.
Vettel tire tout droit dans les graviers
Très vite dépassé par son coéquipier Lewis Hamilton, seulement 11e sur la grille mais grand bénéficiaire de ce flou artistique initial - comme un Robert Kubica parti neuvième et propulsé quatrième à la sortie des premières courbes - Jenson Button misait sur une retraite anticipée des nuages et prenait le pari de rallier les stands dès le 6e tour pour chausser des pneus tendres adaptés à une piste sèche. Une initiative personnelle qui valait au Britannique de revenir à la course en queue de peloton et de partir au large après deux virages, avant de tirer tout le bénéfice de son audace. "Il est bien plus facile pour les pilotes de se rendre compte de l'état de la piste que n'importe qui au bord du mur des stands. J'ai donc décidé de rentrer aux stands et de chausser des pneus slick", expliquera après coup l'intéressé.
Rapidement imité par ses pairs, le champion du monde sortant avait ainsi tôt fait de refaire son retard. En dix tours à peine, Jenson Button retrouvait sa place aux avant-postes, en deuxième position, à une poignée de secondes d'un Sebastian Vettel néanmoins fermement cramponné à son rang de leader. Ce, jusqu'à cette 27e boucle qui voyait le jeune Allemand tirer tout droit dans les graviers, et finalement abandonner, manifestement victime d'un souci de freins sur sa Red Bull, quinze jours après avoir été trahi par une bougie alors qu'il s'envolait vers la victoire à Bahreïn.
Alonso reste devant
Dès lors, Jenson Button virait en tête sur le circuit d'Albert Park, suivi dans un laps de temps n'excédant pas les huit secondes par la Renault de Robert Kubica, la McLaren de Lewis Hamilton, la Mercedes de Nico Rosberg, la Ferrari de Felipe Massa, la Red Bull de Mark Webber et la seconde F10 de Fernando Alonso, revenu du diable-vauvert, de la 18e à la 7e place, après son départ catastrophe. Une hiérarchie qui, à l'exception des deux premiers rangs, ne cessait d'évoluer jusqu'au drapeau à damiers, et notamment dans les deux derniers tours, tandis que Mark Webber éperonnait un Lewis Hamilton bien décidé à s'attaquer au Taureau des Asturies.
Comptant parmi les grands animateurs de ce Grand Prix d'Australie, les deux pilotes parvenaient tout de même à accrocher les points, ceux de la neuvième et de la sixième positions respectivement, tandis que Fernando Alonso s'offrait une honorable quatrième place, suffisante pour conserver son leadership au championnat du monde, calé dans le sillage de son coéquipier Felipe Massa. Cinquième Nico Rosberg s'en tirait également avec les honneurs, au contraire d'un Michael Schumacher certes malchanceux au départ mais seulement dixième à l'arrivée faute de panache. Du panache, Jenson Button, lui, n'en aura pas manqué pour signer sa première victoire chez McLaren - la huitième de sa carrière. "C'est un grand bonheur de l'emporter à nouveau, confiait-il à sa sortie du podium. Il m'a fallu du temps pour m'adapter à la fois à l'équipe et à la voiture. C'est un sentiment très spécial de gagner avec McLaren." Un sentiment que le futur champion du monde avait déjà connu ici même à Melbourne la saison passée, alors qu'il pilotait pour le team Brawn GP. De là à y voir un présage...