Sakhir, nous y voilà !
Bien que deux constructeurs aient rendu l'âme durant la trêve, laissant place à trois nouvelles écuries d'ores et déjà promises au fond de grille, la saison de F1 2010 s'annonce des plus palpitantes. Entre transferts retentissants, associations explosives, nouveaux règlements et retour aux affaires, tout laisse à penser que les débats seront passionnants et passionnés. D'autant que le suspense sera au rendez-vous du Grand Prix de Bahreïn ce week-end.
Comptant parmi les favoris de la saison à venir, lui le vice-champion du monde sortant, Sebastian Vettel le concède: "Cela va être un dur combat entre Ferrari, qui est peut-être un peu devant, Mercedes, McLaren et nous. Ça fait huit pilotes, ce qui fait beaucoup pour un seul vainqueur..." Une brève analyse des forces en présence naturellement partagée par Fernando Alonso: "Je pense que le favori pour cette année se trouve dans l'une des quatre grosses équipes", dixit le Taureau des Asturies, trop prudent toutefois pour se mouiller davantage dans son pronostic: "L'objectif est bien sûr de remporter le championnat mais ce n'est pas possible de faire des prédictions maintenant."
Huit champions en puissance pour cinq rookies
Brawn GP, l'écurie championne du monde, n'existant plus en tant que telle, rebaptisée et surtout recomposée autour de Michael Schumacher et Nico Rosberg après les départs de Jenson Button pour McLaren et de Rubens Barrichello pour Williams, la course à l'héritage n'en apparaît que plus ouverte. D'autant que la Scuderia Ferrari, qui se languit du retour de Felipe Massa et clame avoir gagné au change entre le taiseux Kimi Räikkönen et le fougueux Fernando Alonso, semble avoir terminé son pain noir, que Red Bull, toujours fort des services de Sebastian Vettel et Mark Webber, pourra s'appuyer sur un exercice précédent probant pour s'affirmer davantage encore en 2010 et que McLaren s'est donné les moyens de ses ambitions en associant les deux derniers champions du monde en date, Lewis Hamilton et Jenson Button - une première en F1 depuis 1989 et le tandem Alain Prost-Ayrton Senna.
Au beau milieu de toutes ces têtes d'affiche incarnant autant de prétendants au sacre, les rookies Vitaly Petrov (Renault), Nico Hülkenberg (Williams), Lucas di Grassi (Virgin), Karun Chandhock et Bruno Senna (Hispania), comme les Kamui Kobayashi (Sauber) et Jaime Alguersuari (Toro Rosso), parachutés dans le grand bain en cours de saison passée, devraient avoir d'autant plus de mal à se faire une place dans les points que leurs écuries respectives peineront sans doute à tenir la cadence des top teams. Les ravitaillements en carburant étant désormais proscrits, et les arrêts aux stands limités aux changements de pneumatiques, les plus fins stratèges auront néanmoins leur épingle à tirer du jeu. A plus forte raison ce week-end, en cette ouverture de championnat sur le bouillant et parfois sablonneux Sakhir où tout semble encore permis...