Schumi vise un retour gagnant

Michael Schumacher est de retour, et ce n'est pas qu'une façon de parler ! Tout septuple champion du monde qu'il a été, le Baron rouge, qui s'est officiellement engagé mercredi pour trois ans avec le team Mercedes, ne revient pas seulement pour le plaisir, mais bel et bien pour étoffer son palmarès. Un pari fou qui pourrait bien aboutir selon ses illustres aînés Nigel Mansell et Niki Lauda. 

Michael Schumacher, bientôt en piste pour un huitième titre mondial. (Reuters)

"Notre but ne peut être que de nous battre pour le championnat." Pas d'erreur, c'est bien Michael Schumacher que Mercedes a officiellement enrôlé ce mercredi. Le vrai, l'ancien, celui qui coiffa pas moins de sept couronnes de champion du monde durant la première partie de sa carrière, de 1991 à 2006. Présent via téléphone à la conférence de presse tenue ce jour par le constructeur allemand, "Schumi" n'a pas dérogé au discours conquérant qui était le sien à ses plus belles heures: "Nous parlons d'un partenariat de trois ans, pas d'une pige. Nous voulons travailler dans la continuité." Une façon de rappeler que la décision de son retour aux affaires n'a pas été prise à la légère...

"Récemment encore, j'étais absolument certain que ma carrière de pilote avait pris fin chez Ferrari. Mais parfois, les choses changent soudainement et de manière inexpliquée, précise le Baron rouge sur son site officiel. Lorsque Ross (Brawn, ndlr) m'a demandé à Abu Dhabi si j'envisageais de reprendre ma carrière, j'ai senti que je n'étais pas encore prêt. Mais deux semaines plus tard, quand il me l'a demandé à nouveau, j'ai réalisé que ma passion était intacte..." Et l'intéressé d'insister sur l'influence du directeur technique de tous ses succès, chez Benetton comme chez Ferrari, dans son choix: "Je ne peux pas nier que l'idée de ce team 100% allemand m'a beaucoup séduit. Et le fait de pouvoir travailler à nouveau avec Ross a également joué un grand rôle dans ma décision."

Privé d'un retour prématuré et provisoire l'été dernier tandis que la Scuderia Ferrari cherchait un suppléant à Felipe Massa, accidenté en Hongrie, Michael Schumacher se dit aujourd'hui prêt à relever le défi, débarrassé qu'il est de la gêne au cou qui l'avait à l'époque ramené à la raison. "Mes batteries se sont complètement rechargées ces trois dernières années. Quand l'opportunité de piloter pour Mercedes - merci Ross - s'est présentée, j'ai bien senti que ma motivation était de retour, et que j'avais fait le plein de fraîcheur et d'énergie. [...] Et pour être honnête, je suis déjà très excité à l'idée de remonter dans un baquet de F1."

Lauda: "Schumacher peut à nouveau gagner"

Saluant ses anciennes couleurs rouges et plus particulièrement Luca Di Montezemolo, le patron de la Scuderia, qui lui a permis de "partir à l'amiable" alors qu'il avait dernièrement prolongé de trois années son contrat de conseiller du cheval cabré, le pilote allemand estime débarquer dans une écurie compétitive, au sein de laquelle "l'expérience de Mercedes et le savoir-faire d'un team champion du monde en titre (BrawnGP, ndlr) promettent d'excellentes performances." Des garanties suffisantes pour viser le sacre dès 2010 ? Pourquoi pas, répondent Nigel Mansell ou encore Niki Lauda.

"Cela ne me surprendrait pas si Michael se battait pour un huitième titre mondial, s'enthousiasme le premier dans les colonnes du Mail on Sunday. Peu importe l'âge. Michael a énormément d'expérience et de talent, et Mercedes va lui fournir un package fantastique. Il est en excellente forme et nous pouvons prendre son engagement et son professionnalisme pour acquis." Même analyse sur les ondes de Radio Wien du légendaire Autrichien, lui-même consacré pour la troisième fois de sa carrière en 1984, alors qu'il s'était retiré du circuit entre 1979 et 1981:"Schumacher peut à nouveau gagner. Il a plus de potentiel que tous ses concurrents plus jeunes." 

Alors qu'il reprendra le volant en mars prochain avec 41 printemps au compteur, soit plus du double de l'âge de Jaime Alguersuari, Michael Schumacher a de toute façon encore un peu de marge par rapport à l'Argentin Juan Manuel Fangio, qui conquit lui son cinquième titre de champion du monde à 46 ans. "Les pneus, les moteurs et les voitures ont changé et ce ne sera pas facile pour Michael, prévient néanmoins Mika Häkkinen, cité par le quotidien sportif espagnol As. Il va devoir travailler car il est évident que le succès ne viendra pas aussi vite qu'avant." Pressenti chez Williams en 2006, après quatre saisons de relâche, le Finlandais n'avait alors pas osé franchir le pas. C'est dire si le Baron rouge a encore fait preuve d'un sacré panache, ne serait-ce que dans la démarche, en décidant de sortir de sa retraite.

source: sports.fr