Todt prend le pouvoir
L'annonce en juillet de la démission de Max Mosley a donné lieu, pour la première fois depuis l'élection du Britannique en 1993, à un duel entre deux hommes, le consensus étant jusqu'ici de mise dans le monde feutré de la FIA. Deux hommes qui se connaissent bien de surcroît, pour avoir travaillé ensemble durant les années 80 sous les couleurs de Peugeot. Todt était alors le patron de l'écurie tricolore, Vatanen son pilote. Vendredi, c'est le Français qui l'a emporté, par 135 voix contre 49 au Finlandais, pour 12 abstentions. Un choix clair, celui d'un homme qui a triomphé partout où il est passé et qui a annoncé vouloir travailler dans la continuité. Le candidat Vatanen, pilote fougueux reconverti en politique (il est député européen), aurait sans doute constitué un bouleversement trop important pour les membres de la FIA.
Relancer la F1, une priorité
C'est une mission délicate qui s'offre cependant à Todt. Réformer une instance contestée, critiquée pour bon nombre de ses décisions, qu'il s'agisse de choix en matière de sanctions ou de règlements. Il devra aussi renouer le dialogue avec la FOTA, l'association des écuries de formule 1, qui s'était opposée à la FIA cet été au sujet des réformes sur le prochain championnat du monde de F1. A 63 ans, Todt a pour lui le soutien de la plupart des dirigeants de l'automobile, et surtout une parfaite connaissance du milieu et des hommes, acquise au cours de ses expériences en rallye et en endurance avec Peugeot, puis en Formule 1 avec Ferrari. Des expériences à chaque fois couronnées de succès.
Mais en priorité, Todt devra s'attacher à redorer l'image du sport automobile, bien ternie par les frasques de Mosley et ses vidéos en compagnie de prostituées en tenue nazie, ainsi que par la récente affaire du Crashgate en Formule 1. Son sport en a besoin...