Quand BMW joue avec le feu

La semaine dernière, BMW jetait un pavé dans la mare en annonçant son retrait de la F1 au terme de la saison 2009. Père fondateur de l'écurie, Peter Sauber a bien tenté de voler au secours d'un team dont il détient toujours 20% des parts. En vain, le constructeur allemand tenant à réaliser une plus-value sur la revente plus qu'improbable dans le contexte actuel. D'autant que les nouveaux accords Concorde entre la FIA et la Fota ont déjà été entérinés.

BMW cherche à se débarrasser de son écurie sans faire de concessions. (Reuters

"Depuis l'annonce le 29 juillet de notre réajustement stratégique, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour trouver rapidement un accord concernant la vente de l'équipe. Malheureusement, malgré nos efforts, cela fut infructueux." Tel était le constat jeudi de Mario Theissen, le directeur du team BMW, confronté à de courts délais pour trouver à son écurie le repreneur idéal. Or, dans l'esprit des responsables du constructeur allemand, le repreneur idéal est celui qui sera prêt à mettre le prix. Entre 100 et 150 millions de dollars.

Estimé il y a peu à 240 millions de dollars, un montant englobant l'ensemble de l'équipe, châssis et moteurs compris, le team de Hinwill n'avait pourtant coûté qu'une quinzaine de millions à BMW lorsque, en 2005, la marque bavaroise avait racheté 16% des parts de Peter Sauber, pour finalement en acquérir 64% sur trois saisons moyennant des accords de sponsoring bien sentis. Toujours détenteur aujourd'hui de 20% de l'écurie, l'actionnaire suisse, à l'origine de l'investissement de l'équipe en F1, en 1993, a bien essayé de doubler son capital en collaboration avec son partenaire pétrolier privilégié, histoire de redonner vie au tandem Sauber-Petronas. Seulement son offre de 30 millions de dollars a été déclinée par BMW.

Sauber: "Le jour le plus noir en 40 ans de carrière"

"Suite à l'annonce du retrait de la F1 de BMW à la fin de la saison 2009, j'ai essayé de lancer une OPA afin de sauver l'équipe, confessait vendredi Peter Sauber dans les pages du magazine Autosport. Toutefois, les négociations avec BMW ont échoué parce que leurs exigences étaient tout simplement beaucoup trop élevées pour moi". Avec le soutien de Petronas, un sponsor qui pèse pas moins de 40 millions d'euros, et la signature des nouveaux accords Concorde, soir la promesse de récolter pas moins de 25 millions de dollars de droits TV lors des trois prochaines années, Sauber aurait ainsi pu sauver son écurie, tout en débarrassant BMW de son fardeau.

"Les accords Concorde, qui garantissent des paiements rapportant des millions, auraient assuré l'avenir de l'équipe, souligne Peter Sauber, alors que ces derniers ont été conclus mercredi soir entre la FIA et la Fota. C'est pour moi le jour le plus noir en 40 ans de carrière dans le sport automobile, ajoute-t-il. Il faut trouver de nouvelles solutions, ce qui est la responsabilité de BMW. Il va sans dire que je reste disposé à apporter mon aide." Si la Fota ne semble pas opposée à ce qu'une dérogation permette au repreneur du team de ratifier sur le tard les fameux accords Concorde, au vu des prétentions de BMW, l'avenir de l'écurie chère à Sauber, à ce jour, s'inscrit en pointillés. A moins que des aspirants à la F1 tels que Prodrive, éconduits en juin dernier par la FIA, ne voient en cette défection annoncée une seconde chance...

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