Des ailes pour Ricciardo

On connaît le successeur de Mark Webber dans le baquet de la Red Bull la saison prochaine. Daniel Ricciardo, préféré à Jean-Eric Vergne, fera équipe avec Sebastian Vettel en 2014.

Mark Webber en personne avait vendu la mèche en marge du Grand Prix de Belgique. "La décision est prise. Nous savons tous de qui il s'agit. Je suis heureux de cette décision. C'est bon pour lui et c'est bon pour l'Australie", avait-il lâché à propos de son successeur dans le baquet de la Red Bull. C’est officiel, Daniel Ricciardo, puisque c’est bien de lui dont il s’agit, sera en effet le coéquipier deSebastian Vettel en 2014, invité à remplacer son compatriote, en partance pour le championnat du monde d’Endurance au volant d’une Porsche après plus d’une décennie en F1.

"Je me sens très, très bien et beaucoup d’émotions me traversent évidemment en ce moment, a réagi l’intéressé. Depuis mon arrivée en F1 en 2011, j’attendais ce moment et mes espoirs grimpaient au fil du temps. J’avais de bons résultats etRed Bull a décidé que c’était le bon moment." A défaut d’avoir convaincu Kimi Räikkönen, lequel pourrait rejoindre la Scuderia Ferrari, l’écurie autrichienne s’est rabattue sur l’Australien, pur produit de l’académie Red Bull, promu pilote essayeur en 2010 avant de faire ses débuts en 2011 sous la bannière de HRT puis de rejoindre Toro Rosso (soit 42 Grands Prix à ce jour pour un total d’une dizaine de courses terminées dans les points). Une ancienneté qui a certainement convaincu les dirigeants de Red Bull de lui préférer Jean-Eric Vergne, son actuel coéquipier chez Toro Rosso.   

L’exemple Damon Hill

"C’est un jeune homme très talentueux, il est dévoué, il a une super attitude et, au final, c’était logique pour nous de choisir Daniel, s’est justifié Christian Horner, le patron de l’écurie. Nous avons suivi sa progression avec intérêt. Il a tous les attributs pour piloter pour notre équipe: il a un grand talent naturel, il a une bonne personnalité et c’est un plaisir de travailler avec lui. Daniel sait ce que l’équipe attend de lui, il va apprendre rapidement et c’est un moyen de voir à long terme en misant sur lui. Avoir un siège chez nous est une opportunité formidable et je pense qu’il deviendra une grande star dans le futur."

A condition de rivaliser avec Sebastian Vettel, le triple champion du monde en titre bien parti pour la passe de quatre. "La saison prochaine, je serai au sein d’une équipe championne du monde, probablement la meilleure. Mais je suis prêt pour ça. Je ne suis pas là pour finir aux alentours de la dixième place, je veux obtenir les meilleurs résultats pour moi et pour l’équipe", assure-t-il. L’aplomb d’un jeune homme de 24 ans, qualité qui a semble-t-il séduit Adrian Newey, le directeur technique de Red Bull: "Nous avions le choix entre quelqu’un d’expérimenté, qui nous aurait offert la garantie de piloter à un certain niveau, ou un jeune pilote avec l’espoir de l’amener à un haut niveau. Nous avons choisi la deuxième option avec le sentiment que, parmi les jeunes pilotes, Daniel était le plus prometteur. Ça me rappelle une situation quand j’étais chez Williams. Nigel Mansell était sur le départ et nous devions trouver quelqu’un au côté d’Alain Prost. Nous pouvions miser sur Riccardo Patrese ou essayer un jeune pilote nommé Damon Hill qui était alors notre pilote essayeur." Un garçon qui deviendra champion du monde en 1996. Puisse Ricciardo prendre sa roue…